La Jongleuse
« En 1620, monsieur Houel, gouverneur de la rivière du Loup est très malade. Il envoie deux camarades (canawish en montagnais), un Français nommé Le Canotier et un Montagnais Tshinepik, d'aller quérir sa femme à Québec.
Elle décide de partir sur-le-champ rejoindre son époux et parcourt en canot le trajet la conduisant à Rivière-du-Loup. Aux abords de Beauport, Harold, leur fils de 10 ans, dit voir une dame blanche sur les flots. Le Canotier apprend à madame Houel que cette forme n?est nulle autre que la Jongleuse, sorcière iroquoise qui convoite la vie des Blancs, la Matshi Skouéou.
Alors qu?ils font halte à l?Ile-aux-Oies pour se réchauffer, des Iroquois scalpent le Montagnais et enlèvent madame Houel et son jeune fils. Ils les conduisent à la pointe de la Ouelle. Là, ils la pendent à une branche de bouleau en laissant le bout de la corde au fils; s?il succombe à la fatigue, sa mère mourra. Devant le supplice de madame Houel, la Jongleuse, criant de joie, s?enflamme jusqu?à ce que ses raquettes à neige s?incrustent dans les rochers.
Harold s?évanouit et lâche la corde. Le Canotier tire du fusil pour chasser les Iroquois, enterre la dépouille de la dame et s?occupe de ramener le jeune garçon à son père. La Jongleuse, elle, les soirs de pleine lune, hante encore les bords du fleuve à la recherche d?enfants imprudents.
Bonnes gens, prenez garde à vous! »
Source : Parcours Fil Rouge Rivière-Ouelle
Ressources :
La Jongleuse racontée par Pierrette Maurais dans l'émission « Le temps d'un conte », 2014
La Jongleuse racontée par madame Théodora Lizotte Dupont
La Jongleuse de Henry Raymond Casgrain (1831-1904)
Les légendes Canadiennes par Henri-Raymond Casgrain, page 239
La Baleine Endiablée
« Un 24 juin, plusieurs familles de Rivière-Ouelle, rendues riches grâce à la pêche à la baleine, célébraient sur les rives du fleuve au terme d'une saison faste. Soudainement, au matin, après une nuit bien arrosée, de grandes mains firent irruption de la brume et descendirent vers les fêtards.
Effrayés, ils sautèrent dans leurs barques, seulement pour voir les larges mains les repousser vers la rive. Réfugiés dans des maisons environnantes, les fêtards virent une immense vague s'abattre sur la rive et engloutir les ossements de baleines éparpillés sur la rive. De la vague surgirent une centaine de baleines qui plongèrent dans le fleuve. »
Source :
Ressources :
Rivière Web, octobre 2019, page 13
Le Tableau
Le Tableau est la plus ancienne toile de l'église Notre-Dame-de-Liesse, dont l'auteur est inconnu. Cette peinture est un ex-voto, soit un tableau qui a été suspendu dans l'église à la suite d'un voeu lors d'un grand péril ou d'un grand danger et dont ce voeu a été réalisé. Le tableau de l'église constitue un témoignage capital sur l'adaptation vestimentaire des premiers colons au climat nord-américain, humblement vêtus à la canadienne.
Une légende qui entour la réalisation de ce Tableau :
« Le Tableau de Rivière-Ouelle raconte l'histoire de trois voyageurs perdus en forêt à la suite de la mort de leur guide amérindien. L'un des voyageurs meurt, le plus vieux rend l'âme après avoir été frappé par une branche d'arbre, laissant le troisième, son fils, seul en forêt. Croyant sa fin venue, ce dernier est témoin d'une apparition de la Vierge et finalement sauvé par un missionnaire qui passait par là avec un groupe d'Amérindiens. Respectant la promesse faite à son père mourant, le jeune homme offre en ex-voto un tableau le représentant agenouillé près de son père. »
Source : Contes et légendes de la Côte-du-Sud, Gaston Deschênes et Pierrette Maurais, Septentrion, 2013, 327 pages.
Ressources :
Les légendes Canadiennes par Henri-Raymond Casgrain, page 17